" Les publicités pour les céréales prétendent apporter un repas sain et équilibré. C'est mensonger. " S'insurge la diététicienne Caroline Rio, animatrice expérimentée d'ateliers pour adolescents obèses dans le cadre du programme " Manger mieux, bouger plus " du Conseil Général du Val-de-Marne. " Ces produits sont trop gras et sucrés. Mais les enfants prennent pour parole d'évangile les messages télévisés. Difficile ensuite de convaincre leurs parents de préférer des tartines beurrées et un bol de lait au petit-déjeuner ou au goûter ". D'autant que, souvent, les enfants mangent les céréales sans y ajouter du lait, c'est plus pratique, au risque d'avoir des apports insuffisants en calcium.
En Alsace, Louis Mathiot note encore que les populations défavorisées sont généralement plus permissives par rapport aux pratiques de grignotage des enfants, surtout dans les familles ayant un parcours migratoire. " Le débat y porte davantage sur le maintien des traditions alimentaires du pays d'origine et l'interdiction de certains aliments (porc, alcool…) " constate-t-il. Dans ces familles, les enfants sont aussi particulièrement prescripteurs des achats alimentaires. Leurs mères préfèrent se priver de l'indispensable, plutôt que de refuser d'acheter des sucreries. " Quand on manque de tout, prouver à ses enfants qu'on appartient encore à la société de consommation est une des dernières façons de rester digne " souligne Caroline Rio.